Revue de Presse Pédagogique
Revue de Presse pédagogique du 10 avril 2009
Le débat sur les évaluations de CM2 continue
Fiables ou pas ? Oui affirme la Peep qui voit dans ces évaluations "des résultats riches d'enseignements ! … Ils présentent une France multiple, riche de pratiques de réussite qu’il convient de partager afin qu’un maximum d’élèves aient les meilleurs atouts à l’entrée au collège". L'association de parents d'élèves met notamment en cause l'enseignement des maths. " Avec 15 % d’élèves qui éprouvent de sévères difficultés en mathématiques, il semble important qu’une réflexion soit menée sur la manière d’enseigner cette discipline".
Le Snuipp, après le Se-Unsa, met en doute la fiabilité des chiffres ministériels. "Alors qu’un grand nombre d’enseignants ont suivi les consignes syndicales de ne faire passer aux élèves que les exercices sur les notions travaillées et de ne faire remonter que les résultats aux exercices réellement réalisés, chacun s’interroge sur la fiabilité de ces évaluations. Quel crédit donner alors aux résultats présentés par le ministère ? Comment ont été codés les exercices non passés par les élèves ? Quelle fiabilité accorder à une évaluation aussi mal ficelée ?" Concernant les maths, le syndicat demande "est-ce le résultat de programmes inadaptés en mathématiques ou d’exercices d’un niveau de difficultés trop élevé à cette période de l’année ?"
Van Gogh sans secret
En marge de l'exposition sur Van Gogh ouverte, à Bale, du 26 avril au 27 septembre, le Kunst museum propose, en téléchargement gratuit, une brochure sur le peintre. Très ludique, elle permet de découvrir les œuvres et le contexte dans lequel évolue le peintre.
Préparer le bac sur Internet ?
Le bac peut se préparer en s'aidant de sites web gratuits pour compléter ses notes ou s'entraîner. 98% des candidats au bac ont accès à Internet. A trois mois de l'épreuve, moins d'un sur quatre sait quels sites consulter.
C'est ce constat qui amène l'équipe du Café pédagogique à éditer le Guide du bac et du brevet 2009.
Réalisé par l'équipe d'enseignants du Café, le Guide sélectionne des ressources fiables et conformes au règlement de l'examen pour revoir ses leçons. Il indique aussi, pour chaque discipline, où trouver des outils interactifs d'entraînement. Enfin il indique à qui s'adresser pour obtenir une aide ponctuelle.
Des arts plastiques aux SVT, le Guide sera une aide précieuse pour se repérer sur Internet. Mais le Guide n'oublie pas de définir les épreuves que vous allez affronter et de revenir sur l'histoire et les débats autour de ces deux examens.
Le Guide 2009 du Bac et du Brevet
Pass éducation : Un nouvel outil pour (presque) tous les enseignants
La gratuité d'accès aux musées nationaux accordée par Xavier Darcos à partir du 4 avril est conforme à sa vision de l'enseignement artistique mais semble oublier une partie des enseignants.
Du château d'If à celui de Pierrefonds, du musée des Eyzies à celui du Louvre, depuis le 4 avril, 57 musées et 87 monuments nationaux sont ouverts gratuitement aux enseignants et à leurs élèves, jeunes de la communauté européennes âgés de moins de 26 ans. Les Pass éducation sont distribués par les chefs d'établissement.
Dans un message envoyé aux enseignants, Xavier Darcos donne deux justifications à ce geste. Il explique que ceux-ci "ne sont pas seulement des éducateurs mais aussi des passeurs de culture". Et le ministre de l'éducation nationale lie cette décision à son plan de développement de l'histoire des arts. "Son enseignement est en effet obligatoire à l’école depuis cette année et il sera dispensé dès la rentrée prochaine au collège et au lycée. La fréquentation des musées et monuments nationaux vous sera sans doute précieuse pour la préparation de vos enseignements." Ce plan, très ambitieux, fait appel à "une approche pluridisciplinaire et transversale des œuvres d’art" et prévoit un “cahier personnel d’histoire des arts” visé à chaque grande étape de la scolarité. Dépourvu de moyens il compte sur des partenariats locaux pour se concrétiser. Dans les disciplines artistiques, il prend le pas sur les pratiques artistiques, ce qui est bine conforme à la vision traditionaliste du ministre.
Des enseignants oubliés. Le 3 avril, Xavier Darcos a annoncé que le Pass serait distribué à "870 000 enseignants en activité dans les établissements publics et privés sous contrat des premier et second degrés de l'Education nationale". Ce chiffre semble correspondre aux enseignants en activité devant élèves dans ces établissements. Faut-il en déduire que les autres enseignants ne bénéficieront pas du Pass éducation ? Dans l'éducation nationale, qu'en sera-t-il des enseignants du CNED (environ un millier), des stagiaires des établissements de formation (environ 25 000) et de leurs enseignants ? Des conseillers pédagogiques, par exemple en histoire des arts, des enseignants référents pourraient être exclus de cette mesure. Les 16 000 enseignants des établissements agricoles publics et privés seront-ils eux aussi exclus de cet avantage ? Nous n'avons pu avoir confirmation officielle. Du coté syndical, Annick Merrien, Secrétaire générale du SNETAP-FSU, précise qu'elle n'a reçu "pour le moment aucune information de la part de notre administration à ce sujet". Mais elle ajoute que "le fait de priver les enseignants de l'enseignement agricole d'un droit accordé à ceux de l'Education Nationale serait tout à fait inacceptable mais pas du tout surprenant de la part de notre ministère qui veut à tout prix garder la main-mise sur l'enseignement agricole mais qui est en train de l'assassiner à petit feu, en tout cas pour ce qui est de sa composante publique". Priver l'enseignement agricole du Pass éducation serait d'autant plus inadmissible que ces enseignants ont bénéficié des autres mesures Darcos (heures supplémentaires majorées etc.), travaillent en relation étroite avec leur territoire dont, plus que d'autres, ils savent utiliser les ressources.
Pétition lancée par un webzine pour le Pass pour tous les enseignants
Mauvais temps sur l'économie française
La fiche française des Perspectives économiques de l'OCDE décrit un pays où le chômage augmente plus violemment. "Il faudrait toutefois résister à la tentation d’accorder des aides sectorielles et s’efforcer plutôt de soutenir le revenu des travailleurs licenciés. Même si une aggravation du déficit est inéluctable, il conviendrait d’envisager des mesures expansionnistes supplémentaires si les perspectives venaient à se dégrader davantage. Quoi qu’il en soit, un plan crédible de retour à l’équilibre budgétaire sera nécessaire afin de rétablir des finances publiques saines lorsque l’économie se redressera".
Jardins d'éveil : une mauvaise nouvelle pour le Se-Unsa
"L'annonce par Nadine Morano du lancement d'une expérimentation de jardins d'éveil est-elle une bonne nouvelle pour les 2-3 ans et leur famille ? " A cette question le Se-Unsa répond clairement "non".
"Les choix budgétaires indiquent que cette nouvelle structure sert de paravent à la diminution de l’offre d’accueil globale des 2 ans. Les « jardins d’éveil », payants, pourraient concerner 8 000 enfants maximum. Parallèlement, les suppressions d’emplois ont diminué de 30 % les capacités d’accueil gratuit des tout petits en maternelle !"
Le dossier Maternelle à 2 ans du Café
Chocolat, un spectacle de Gérard Noiriel
Gérard Noiriel est un historien connu, particulièrement impliqué, et depuis longtemps, dans l'histoire de l'immigration. Il se lance dans une expérience tout à fait unique pour un historien : pour appuyer son discours il l'intègre dans un véritable spectacle ! Au centre le personnage de "chocolat", un clown noir originaire de Cuba , qui connut un grand succès à la fin du 19ème siècke à Paris. Chocolat portait tous les stéréotypes racistes.
Le spectacle enrichit donc notre connaissance de l'histoire de l'immigration. Il nous fait réfléchir sur le poids des préjugés. Un spectacle qui circule en France et qui est vivement recommandé !
Le spectacleA quoi sert l'indicateur des lycées ?
Qui connaissait le lycée de Thizy ? Après la publication par le ministère des "indicateurs du lycée, retravaillés par le quotidien, voilà ce lycée propulsé par Le Figaro "premier lycée de France". Une nomination qui ne fait pas d'ombre aux grands classiques (Henri IV, Louis le Grand etc.) que le journal a fait passer après quelques établissements à forte valeur ajoutée. L'Internaute a fait un choix des plus classiques : Louis le grand, Henri IV, L'ecole active bilingue, Condorcet, L'école alsacienne, lycée Saint Paul de Lens, Hoche à Versailles continuent à caracoler en tête du classement. Alors que le ministère publie ses propres évaluations, leur traitement par la presse montre à quel point ces données sont subjectives.
Car il n'est pas certain que les indicateurs calculés par le ministère (la Depp) soient efficaces. Le taux de réussite au bac est évidemment un outil grossier : on peut facilement atteindre 100% si 'l'on dispose d'élèves ayant un bon niveau. Quant au "taux attendu" censé mettre en valeur l'écart entre le taux réel de reçus au bac et celui espéré, c'est-à-dire "l'effet établissement", Georges Felouzis a pu montrer qu'il donnait lui aussi une version fausse de la réalité. Les critères retenus pour calculer le taux attendu camouflent de forts écarts de niveau scolaire. Enfin, malgré les efforts du ministère, les indicateurs ministériels sont souvent ramenés par les familles au seul taux de réussite au bac.
Le premier effet de ces indicateurs c'est évidemment d'alléger les familles d'une réflexion sur ce qu'est un "bon lycée" . Puisqu'on ne saurait réduire l'enseignement au bac et un bon lycée à son taux de réussite, les familles devraient se soucier davantage de savoir quel genre d'établissement peut convenir à leur enfant et choisir l'établissement en conséquence…
Le second effet c'est d'accompagner la suppression de la carte scolaire. Au vu des résultats les parents seront libres de demander l'établissement de leur choix. On peut donc s'attendre à des transferts d'élèves importants particulièrement pour les classes moyennes. Le risque est dans l'aggravation des ghettos scolaires accueillant les plus défavorisés. Pour tout un tas de raisons, on sait (l'expérience anglaise l'a démontré) que les familles les plus modestes restent dans l'école de leur quartier même quand elles peuvent le quitter ce qui contrarie la théorie favorable à la concurrence.
La publication des indicateurs peut avoir l'apparence d'un geste d'information démocratique. Mais en réalité elle participe à la construction d'établissements homogènes socialement et ethniquement. C'est-à-dire à la ségrégation.
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Philippe Pinganaud
Enseignant Documentaliste
Collège de la Chaume
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